mardi 21 février 2012

Une véritable amitié

Le mois de février défile et dans quelques jours, nous en serons à deux mois dans ce lock-out et toujours pas l’ombre d’une reprise de négociation… Comment se fait-il que j’arrive à passer mes jours sans être déprimée ou découragée de la situation ? Même si je vais à l’occasion participer aux activités organisées par le syndicat et que j’y retrouve une certaine satisfaction, il reste que je ne suis pas l’une des leurs, je suis et resterais toujours une conjointe d’un lock-outé.

Donc, qu’est-ce qui m’aide à garder cette bonne humeur et cette confiance que nous allons en sortir plus fort, mon conjoint et moi ?

Pour ma part, je suis convaincue que l’amitié de quelques personnes qui me sont chères et sur lesquelles je peux compter sans craintes (elles me l’ont prouvé à bien des égards dans les dernières semaines !) y joue un très grand rôle.

J’ai envie de vous parler particulièrement de l’une d’elle, puisque c’est son anniversaire aujourd’hui et que c’est cela qui m’a amené à penser à elle et à reconnaître son apport tellement positif dans ma vie. C’est plate à dire, mais je suis comme tout le monde… souvent, je ne prends pas le temps de dire aux gens qui me sont chers, combien ils sont importants pour moi et comment ils peuvent faire de moi une meilleure personne. Malheureusement, on attend toujours une occasion spéciale ou un événement difficile pour exprimer nos émotions et nos sentiments à ceux qu’on aime.

Aujourd’hui je profite de l’occasion pour te dire Nathalie, toi qui te qualifie de ma fan #1,  (vous n’avez qu’à aller voir les commentaires sur mon blogue, vous verrez qu’elle a pris le temps d’écrire un petit mot à chacun de mes billets), que je t’apprécie et que je t’aime. Malgré cet événement plus difficile, je sais que notre amitié s’est solidifiée et que je pourrai toujours compter sur ton appui et ton soutien indéfectible. Merci d’être une amie exceptionnelle pour moi.

Ton amie
Nancy

«La véritable amitié est comme une étoile : elle brille vraiment que lorsque nous traversons les moments les plus sombres de notre vie». (auteur inconnu)

mercredi 15 février 2012

Un don en amène un autre !

Que le temps file ! Déjà une semaine que je n’ai pas pris le temps d’écrire un petit mot. Pour ma défense, j’ai été les derniers jours à l’extérieur de la région et je peux vous dire qu’on n’entend pas beaucoup parler de ce qui se passe chez-nous dès qu’on franchit le parc des Laurentides. D’ailleurs les gens que je côtoyais et qui connaissent ma situation, me disaient justement que le conflit avait fait les manchettes au début de l’année, mais que depuis, il ne se passait plus rien.

C’est là qu’on se rend compte que c’est une chance d’avoir Internet et Facebook pour garder le contact avec ceux qui nous sont proches et pour être informé sur ce qui nous préoccupe.

WOW ! Les belles nouvelles !

Jeudi, j’avais les yeux remplisd’eau en lisant que les syndiqués d’ABI de Bécancour donnaient aux lock-outés 25, 000$ par semaine pour toute la durée du conflit. Voir que des hommes et des femmes acceptaient de donner 25.00$ par semaine pour aider des gens qu’ils ne connaissent même pas, ça fait vraiment chaud au cœur. Juste de vous l’écrire, j’en ai encore des frissons. J’aurais bien aimé pouvoir assister en direct à l’annonce et remercier tous ces travailleurs qui acceptent de faire un petit sacrifice pour les lock-outés d’Alma.

Dimanche, les employés des installations portuaires de La Baie de Rio Tinto Alcan sont allés sur la ligne de piquetage et ont remis un montant de 50,000$. Pour un syndicat de 170 employés, c’est vraiment une belle preuve d’appui au lock-outés et à leur combat

Je tiens à vous remercier du fond du cœur, vous donnez beaucoup d’espoir à ceux et celles qui sont touchés par ce conflit et vous nous permettez de croire que nous sommes une société pas mal plus solidaire que ce que l’on croit ! Ou que l’on veut nous faire croire ?

Autre don, mais cette fois un don de vie. Mon conjoint et moi sommes allés à la collecte de sang d’Héma Québec, car le président d’honneur, Mathieu Diotte, a invité ses confrères et consoeurs lock-outés à venir faire un don. Plusieurs ont répondu à l’appel et même certains ayant peur des piqures se sont rendus avec leurs confrères. Bravo à vous tous, car la collecte a été un franc succès et les objectifs ont même été dépassés.

Imaginez-vous donc que mon dernier don de sang remontait à plus de 20 ans ! Ma première expérience avait été difficile et je n’avais jamais osé recommencer, mon conjoint n’avait pas un meilleur bilan que moi à ce niveau. Pourtant ça faisait longtemps que je disais à chaque fois que je voyais une annonce que j’aimerai bien y aller. J'ai toujours trouvé que c’est un beau geste qui ne coûte rien; un peu de mon temps et je peux peut-être sauver la vie de quelqu’un…

Bizarre parfois comment on ne prend pas le temps de faire des petites choses qui peuvent faire une différence alors qu’on peut tellement en perdre en futilité… Mais ce soir, je suis bien ravie même si nous y avons passé deux heures, je suis convaincue que c’est du temps bien investi.

Pensez-y, il y a sûrement une petite collecte de sang près de chez-vous !
Nancy

mercredi 8 février 2012

Comité d'aide aux démunis à l'usine Alma

À chaque année à l’approche de Noël, mon chum me dit qu’il lui faut de l’argent pour le comité d’aide aux démunis. Je ne m’étais jamais posée de questions auparavant sur ce comité, mais étant à la recherche de bonnes actions, voilà une bonne occasion d’en apprendre davantage et de vous faire connaître ceux qui s’y impliquent.

Le comité existe depuis plus de vingt ans, il a été créé à l’ancienne usine Iles-Maligne à la constatation de Jean-Roch Gagnon qui s’est dit que les cannettes devraient être récupérées au lieu d’être jetées. Alain Jean et Léonard Côté décident donc de s’impliquer avec lui et l’argent ainsi amassé sert à venir en aide aux plus démunis de notre région. Ces responsables ont poursuivi leur implication jusqu’au moment de leur retraite. En 2000, Richard Tremblay se joint au comité en remplacement d’Alain Jean et en 2007 c’est au tour de Sylvain Poudrier de remplacer Léonard Côté. Depuis, Daniel Gagnon s’est ajouté à ce duo.

Comité d'aide aux démunis à l'usine Alma
Daniel Gagnon, Richard Tramblay, Sylvain Poudrier
Dès le début des activités, les fonds amassés permettaient d’offrir un panier d’épicerie lors de la période des fêtes à des familles parrainées par les employés de l’usine. Environ 20 à 25 familles par année allaient faire une épicerie avec leur parrain et ce dernier payait la facture qui lui était remboursée par le comité.

Afin de venir en aide à encore plus de famille, il y a eu la mise sur pied du diner partage. C’est-à-dire qu’en décembre, les travailleurs sont invités, lors de deux journées fixées à l’avance, à partager avec les plus démunis en offrant un don en argent aux responsables du comité qui les attendent à la cafétéria. Selon Sylvain et Richard, la réponse est toujours très positive, un montant de 1500$ a été amassé cette année. De plus, les dernières années la compagnie y ajoutait un montant de 750$.
À l’arrivée dans la nouvelle usine, le comité a eu l’idée de déposer des boîtes à monnaie aux caisses de la cafétéria, où les employés pouvaient y déposer leur petit change. Ce moyen de financement demandait aux responsables un peu plus de leur temps car il fallait compter et rouler toute cette monnaie, mais cela permettait jusqu’à 45 familles d’obtenir un peu de réconfort pour Noël. Malheureusement, avec les nouvelles technologies permettant de payer son repas sans argent, ce moyen de financement n’est plus rentable. Cela a amené le comité a opter pour une nouvelle orientation, il y a deux ans. Les montants amassés tout au long de l’année sont maintenant remis à deux organismes qui viennent en aide aux plus démunis soit : La Moisson d’Alma et la Saint-Vincent-de-Paul d’Hébertville.

La dernière année, on comptait une trentaine de boîtes de récupération de bouteilles et cannettes disposées à différents endroits dans l’usine et à chaque semaine, les boîtes étaient vidées, leur contenu trié et préparé afin de les remettre à Embouteillage Saguenay qui contribue également financièrement à la cause. Les responsables du comité, Richard, Sylvain et Daniel consacrent en moyenne de 2 à 3 heures par semaine pour réaliser toutes les tâches associées mais ils tiennent à mentionner que c’est un travail d’équipe, car leurs confrères à la conciergerie de l’usine s’occupent des boîtes dans leur secteur de travail et leur donnent ainsi un bon coup de main.

Lorsque je leur demande le pourquoi de leur implication, ils me répondent que ce n’est pas pour avoir des fleurs, mais pour savoir qu’on aide des gens, qu’on peu apporter un peu de réconfort aux autres. «Quand nous donnions des paniers d’épicerie à des familles, nous recevions plusieurs mots ou cartes de remerciement et cela faisait toujours chaud au cœur de savoir que nous aidions vraiment des gens dans le besoin. Aujourd’hui même si nous donnons à des organismes qui s’occupent de répondre aux besoins des plus démunis de notre région, c’est toujours valorisant de savoir que notre petite contribution peut faire une différence».

Si l’on fait un calcul rapide des 20 dernières années, c’est plus de 70 000$ qui ont été remis dans notre communauté et qui serait dans les poubelles sans le temps accordé par ces quelques hommes qui ont décidé de changer les choses. Je peux vous garantir qu’au prochain dîner partage, c’est avec un plaisir assuré que je vous ferai parvenir ma contribution à votre comité. 


Nancy

dimanche 5 février 2012

Que de solidarité ces derniers jours !

Les trois derniers jours se sont déroulés sous un feu roulant d’activités, où, à chaque occasion, la solidarité se méritait la place d’honneur.  Pour ceux qui n’ont pu y être, voici un petit résumé de ces principaux événements:


Jeudi 2 février : Nycole Turmel, chef intérimaire du Nouveau Parti Démocratique 
Nycole Turmel
Alma, 02 février 2012
J’ai accompagné mon conjoint à cette activité car je ne voulais surtout pas manquer la visite de la chef de l’opposition officielle à Ottawa qui prend la peine de venir jusqu’à Alma, pour rencontrer les lock-outés.  J’ai été très impressionnée par la simplicité et la camaraderie de madame Turmel et de monsieur Claude Patry, député de Jonquière-Alma du NPD,  qui ont pris le temps de rencontrer et de discuter avec les 250 syndiqués et supporteurs présents. En plus de livrer un message d’appui aux lock-outés, madame Turmel a également mentionné : «vous faites une bataille juste, une bataille honnête au nom des travailleurs, mais également au nom de la génération future».  Merci pour ce beau message, comme le dit une publicité de chez-nous : ici,  tout est possible…


Vendredi 3 février : Visite de la centrale syndicale CSN                 
Malheureusement je n’ai pu assister à cet événement, mais pour ceux que cela intéresse, voici une vidéo vous permettant de voir les discours qui y ont été livrés.  
http://www.youtube.com/watch?v=32n8R_jqvFk&sns=em
Par contre, pas besoin d’y avoir été présente, ni d’être une grande syndicaliste ou de bien connaître ce milieu pour comprendre que la visite des représentants de l’autre grande centrale syndicale au Québec sur les lignes de piquetage, venant offrir leur appui et leur soutien sans réserve aux lock-outés, est un événement de grande envergure. Je vous invite à écouter, Monsieur Louis Roy, président de la CSN, lancer son message d’unité et de solidarité qui doit aller au-delà de l’affiliation syndicale. Voilà une belle preuve pour tous que ce combat n’est pas le fait d’un seul illuminé ayant hypnotisé tous ses syndiqués.

Samedi 4 février : Visite de travailleurs de l’usine Grande-Baie de RTA
Après deux journées d’appuis précieux, il me fallait absolument être là samedi midi. Selon moi, c’est la cerise sur le gâteau puisqu’une trentaine de travailleurs de l’usine Grande-Baie sont venus démontrer leur solidarité aux les lock-outés.  Livraison de bois, montant en argent et tourtière pour dîner pour tous les lock-outés et leur famille qui avaient répondu en grand nombre à cette belle invitation. Pour ceux qui ne le savent pas, les travailleurs de l’usine Grande-Baie de Rio Tinto Alcan ne sont pas syndiqués, voilà pourquoi leur appui est aussi extraordinaire que précieux. Ce n’est pas souvent qu’on voit ça et c’est tout à leur honneur de venir démontrer qu’ils croient au combat de leurs confrères et consœurs  syndiqués de l’usine Alma.

Oui, ces derniers jours m’ont réchauffé le cœur tout en nourrissant ma solidarité envers mon conjoint et tous ses consœurs et confrères de travail qui croient et qui se battent afin d’offrir un bel avenir aux générations futures de notre belle région.

Pour ceux qui peuvent se sentir parfois déprimés ou en questionnement, je vous invite à courir les rassemblements où on peut sentir cette belle solidarité venant de tous les horizons, du simple citoyen arrêtant prendre des nouvelles, aux politiciens et aux autres organisations syndicales venant donner leur appui, tous ces gestes,  les petits comme les grands, viennent nous donner une foi nouvelle en ce combat et en la force de la solidarité.


Nancy


mercredi 1 février 2012

Mon verre est à moitié plein !


Ouf !  Notre couple a survécu à ce premier mois de lock-out !

Mon conjoint est parti faire son quart de piquetage aujourd’hui et cela me fait réaliser que l’adaptation à notre nouvelle réalité s’est très bien déroulée.Vous avez sûrement déjà entendu quelqu’un dire qu’avoir son homme dans la maison à temps plein, c’est pas facile à vivre ! Moi en plus, j’ai souvent entendu mon chum me dire, lorsque les enfants étaient plus jeunes, qu’il ne voudrait pas rester à la maison, qu'il était bien content de partir travailler, etc..  Alors, c’est certain que ça m’inquiétait un peu de l’avoir dans la maison non par choix mais bien par obligation, sans qu’il ait une longue liste de chose à faire… 

Ceux qui le connaissent seront d’accord avec moi, le qualificatif d’hyperactif lui va très bien et normalement, pour lui, les congés ça signifie un beau gros projet qui va occuper tout son temps libre. Mais là dans la situation présente, c’est plutôt cet adage populaire qui s’applique : quand on a l’argent, c’est le temps qui manque et quand tu as le temps, c’est l’argent qui n’y est pas !

Oh ! surprise !  Mon mari a l’air de se trouver pas si mal à la maison. Faut dire qu’il est devenu un accro à Facebook et à Internet lui qui répugnait les ordinateurs, il fait du chemin. Il sera un vrai «crack» de l’informatique si ça continu. En plus, le v'là qui se met à l’écriture, il a même fait publier sa lettre d’opinion dans le journal Le Quotidien de ce matin. J’imagine qu’il veut sa minute de gloire lui aussi, pour compétitionner sa femme et son blogue. Sans blague, cela pourrait nous servir de belle préparation pour sa future retraite, mais ce ne sera pas encore avant une quinzaine d’années, donc tout va être à recommencer. ;-D  

Vous pouvez constater que j’ai toujours ma bonne humeur ! Et je crois que c’est bien cette attitude positive qui nous aide à prendre si bien la chose. J’ai choisi de voir mon verre à moitié plein et non à moitié vide dès le début de ce lock-out et il n’était pas question que je laisse mon conjoint se sentir déprimé ou découragé par la situation.

Quand on y réfléchit bien, nous avons tout ce qu’il nous faut. Un toit sur la tête, on mange tous à notre faim, même mes deux ados avec leurs nombreuses fringales. Il faut avouer que j’achète des produits « sans nom » maintenant, mais je suis convaincu qu’on devrait y survivre. Même les garçons choisissent d’en rire avec nous, c’est à celui qui trouvera la meilleure aubaine à l’épicerie. L’attitude qu’on choisit d’adopter face à une situation peut changer bien des choses. Pour nous, je crois qu’elle nous aura permis de nous rapprocher et d’être plus fort comme couple et comme famille.

Je termine avec cette citation que je trouve très appropriée : La joie s’acquiert. Elle est une attitude de courage. Être joyeux n’est pas une facilité, c’est une volonté. (Gaston Courtois)

Soyez courageux et courageuses !
Nancy