jeudi 24 mai 2012

Vivons le moment présent !


Depuis quelques semaines, on peut dire que c’est un peu plus tranquille… Après 144 jours, il faut avouer que c’est un peu normal que le rythme des activités syndicales diminue et que l’attention médiatique soit tournée vers d’autres dossiers d’importance, mais ce petit creux affecte un peu le moral de mon homme… 

C’est pourquoi, j’étais bien contente d’aller faire un tour sur les lignes de piquetage pour la visite de Thomas Mulcair, député fédéral de la circonscription d’Outremont et chef du NPD qui était accompagné de Claude Patry, député du NPD dans Jonquière-Alma, cette après-midi.

À notre arrivée, nous faisons un brin de jasette avec ceux que l’on connaît et voilà qu’un ami, que nous voyons lors de nos étés de camping, nous apprend que sa conjointe a reçu de très mauvaises nouvelles au cours des derniers jours au sujet de sa santé. Elle a un nouveau cancer alors qu’elle avait déjà gagné son combat contre cette terrible maladie, il y a peine deux ans.

Je me sens sous le choc en entendant cette affreuse nouvelle, j’ai le cœur gros et les larmes aux yeux… une chance que j’ai mes lunettes de soleil pour cacher ma peine car cet ami a besoin de soutien et non de quelqu’un d’atterrée.

Cette femme venait de fêter son 40e anniversaire, je fêterai le mien dans quelques semaines…

Elle devra combattre son 2e cancer, je suis en bonne santé…

Pourquoi cette malchance qui s’acharne sur elle ? Qu’ai-je fait pour mériter cette chance ?

La vie nous semble tellement injuste à certains moments ! Je me sens tellement impuissante, j’offre mon soutien mais que puis-je offrir d’autre… Je suis presque gênée de la chance qui m’est offerte par la vie et qui est refusée à une autre femme.

Désolée pour messieurs Mulcair et Patry, mais j’avoue que j’avais l’esprit ailleurs pendant les discours !

Nous sommes repartis, mon conjoint et moi, aussi remués l’un que l’autre. Nous discutons sur le chemin du retour, et malgré les quelques périodes de découragement de mon chum dans les derniers jours, disons qu’aujourd’hui, on vient de se faire remettre les valeurs à la bonne place.

Oui, la situation de lock-out n’est pas toujours facile à vivre; il y a des petits luxes sacrifiés, des moments de lassitude, de découragement, d’ennui, mais qu’est-ce que c’est tout ça quand nous avons la chance d’être en santé et d’avoir des enfants en santé ?

Je suis gâtée par la vie et j’en suis bien consciente; c’est pourquoi je donne de mon temps pour diverses causes qui me tiennent à cœur. Pour redonner un peu…

Aujourd’hui, cela m’a rappelé de remercier la vie et d’essayer de redonner encore un peu plus… en étant là pour ces amis, mais également en étant davantage à l’écoute de ceux et celles qui pourraient vivre plus difficilement ce lock-out et qui souffrent en silence…

Nancy

mercredi 16 mai 2012

Y a des jours où on se dit: dans quel monde on vit !


Les dernières semaines ont été plutôt tranquilles, mais mardi, ce fut l’avalanche de nouvelles !

Premièrement, mon mari qui a vécu une situation assez inusitée (et avouons-le un peu déstabilisante !) dans la nuit de dimanche à lundi avec ses compagnons de piquetage, a du participer à un reportage télévisé. 


Au premier abord, quand il m’a raconté sa mésaventure à son arrivée lundi matin, je n’en revenais pas de la situation, mais comme personne n’a été blessé, on se dit que ce n’est pas trop grave… on tente de minimiser la situation et on passe à autre chose jusqu’au bulletin de nouvelles de 18h00 où, bien sûr, on attend impatiemment le reportage.

Eh bien ! Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer pourquoi on fait un reportage sur des personnes, (Oui, oui !  de vrais êtres humains !) qui se sont fait tirés dessus avec des fusils à air comprimé (air soft) et qu’on finisse par mettre l’accent sur les voisins qui sont tannés d’entendre des klaxons. Comprenez bien que je les comprends, ça doit pas être bien plaisant d’entendre klaxonnez tous les matins, sept jours sur sept, depuis plus de 4 mois, mais faites un reportage spécifiquement là-dessus et laissez les lock-outés tranquilles !

Et voilà qu’en soirée, sur le site Internet de Radio-Canada, je lis ce commentaire faisant suite à ce reportage  :
En plus, 7 personnes trouvent ça pertinent comme commentaire et 12 personnes sont en accord avec cette déclaration.

La boucane me sort un peu par les oreilles, les premiers instants… (Nancy on se calme, on respire et on reste positive !) Non mais !  Où en est rendue notre société…  Peu importe ce qu’on pense d’une situation, peu importe qu’on soit d’accord avec les revendications d’un groupe, il y a des limites à ne pas franchir, il me semble… Un peu d’humanité monsieur Thibodeau ! Je viens de regarder sur Google et il y a environ 400 km et 5 heures de distance entre vous et la scène du crime… c’est certain que vous savez ce qui s’est passé à 1h10, le 14 mai ! C'est certain que vous pouvez témoigner de tous les gestes d'agressivité commis par les lock-outés depuis janvier ! C'est drôle parce que moi, qui vis dans cette ville, j'ai rien vu ou entendu qui confirmerait vos prétentions. Bien au contraire, les derniers mois nous montrent des lock-outés courtois, généreux et pacifiques !  

Changeons de sujet, maintenant que j’ai laissé sortir le méchant ;-P

L’autre nouvelle du jour dans les médias : on nous apprend que RTA veut régler le conflit avant l’été, car cela fait mal à toute la communauté. Quelle révélation ce matin ! 



 J’imagine que le soleil et la chaleur des deux derniers jours rendent tout le monde euphorique ! Même moi, j'ai envie d’y croire que tout cela sera de l’histoire ancienne dans quelques jours, au plus dans quelques semaines…Espérons que le mauvais temps annoncé pour les prochains jours ne jettera pas une douche froide sur ces belles intentions ;-p

Sans blague, je souhaite sincèrement que les deux parties s’assoient et NÉGOCIENT de bonne foi. Faut être fou pour ne pas voir que toute une communauté espère que cela se terminera bientôt, que toute la ville attend le retour de sa vitalité économique d'antan, que toutes les personnes touchées de près ou de loin par ce conflit, ne souhaitent que la fin de ce conflit. 

Alors cette nuit, je termine ce mot et vais au lit, avec une petite lueur d’espoir. Espoir que cette annonce d'aujourd'hui soit faite avec un esprit d’ouverture et de réelle volonté d’en arriver à un règlement, pour le meilleur intérêt des deux parties, de toute notre communauté et des générations futures.

Nancy